Moustique-tigre

Moustiques tigres : agissons ensemble pour réduire les nuisances

Préambule : « Un moustique, ça sert à quoi ??! »

La France ne compte pas moins de 65 espèces de moustiques. D’écologie variable en fonction des espèces, ces insectes ont tous pour point commun, comme tout être vivant, d’occuper tour à tour le rôle de prédateurs mais aussi de proies, contribuant ainsi à l’équilibre de l’écosystème naturel.

Tout d’abord, les larves se nourrissent de phytoplancton, débris végétaux et bactéries (jusqu’à 2 L d’eau filtrée par jour) et participent ainsi à la bio-épuration des eaux. Larves et nymphes vont ensuite servir de nourriture à d’autres organismes aquatiques : insectes (larves de libellules, coléoptères…), crustacés, poissons ou batraciens. Enfin à leur tour, les adultes nourriront les oiseaux, libellules, araignées et chauves-souris. 

Ainsi, dans un habitat naturel (mare, étang, …) , une densité importante de moustiques ne peut être le fruit que d’un déséquilibre tel qu’une pollution conduisant par exemple à une eau riche en bactéries et/ou encore à l’absence ou la disparition de prédateurs naturels.

Le saviez-vous ?

Les moustiques adultes (mâles ET femelles) se nourrissent de liquide sucré (nectar de fleurs). C’est donc un pollinisateur nocturne non négligeable au même titre que d’autres insectes à la réputation moins négative. A noter que le sang prélevé par la femelle n’est qu’un apport complémentaire pour la maturation des œufs… 

larve de moustique
Grenouille

Un moustique venu d’ailleurs : le moustique tigre

Originaire d’Asie du Sud-Est, le Moustique tigre (Aedes albopictus) s’est installé en France métropolitaine en 2004 à la faveur de l’augmentation du commerce international et en particulier du commerce de pneus usagés mais également du réchauffement climatique. Depuis, son aire de répartition n’a cessé d’augmenter. Chaque année, l’espèce colonise de nouvelles communes grâce notamment aux transports passifs (véhicules individuels ou collectifs).

moustique-tigre

Cycle de vie et habitats du moustique tigre

Comme tous les moustiques, le Moustique tigre vit une phase aquatique (larve) puis une phase aérienne (adulte).

À l’approche de l’hiver (quand les jours raccourcissent), la femelle gravide, pond ses œufs sur la partie sèche qui jouxte une surface d’eau et ceci dans toutes sortes de réceptacles : vases, fûts d’eau de pluie, pneus usagés, pièges à sable des bouches d’égouts, creux d’arbres en eau, etc. La mise en eau de ces gîtes larvaires par la pluie au printemps suivant permet le développement des larves et, après quelques jours seulement, l’émergence des adultes.  

Apprendre à reconnaître le Moustique tigre

sur ce lien

ATTENTION… une mare, un lac, une zone humide naturelle n’est pas une zone favorable pour le Moustique tigre !

Trop sensible à la présence de prédateurs naturels, le Moustique tigre est sous représenté dans les zones humides naturelles. Les gîtes de reproduction de l’espèce sont de microdimension, toujours en milieu urbain ou périurbain et donc, en grande partie, fabriqués par l’Homme au sein des domiciles privés (seaux, vases, soucoupes, fûts et citernes, écoulements de gouttières, pneus, boîtes de conserve et tout petit réceptacle d’eaux pluviales ou domestiques à découvert).

Cycle de vie des moustiques tigres

Mais pourquoi le Moustique tigre nous dérange-t-il plus que ces cousins locaux ?

Bien plus petit que des cousins (à peine 5mm), son vol est plus lent et quasi silencieux. Il est donc plus difficile à détecter.

 Contrairement aux moustiques classiques qui piquent davantage le soir et la nuit et dorment dans la journée, le moustique tigre, lui, pique principalement le matin et le soir. 

 Son vol, près du sol, le conduit à effectuer ses piqûres en dessous d’1m, soit majoritairement au niveau des jambes.

 NB : Si le moustique tigre est également appelé moustique du chikungunya ou moustique de la dengue, c’est parce la piqûre de moustique tigre peut transmettre ces deux virus à l’homme. Toutefois la transmission n’est possible que s’il a préalablement piqué une personne infectée par le virus. Si le moustique n’a pas préalablement piqué une personne malade, il ne peut donc pas transmettre ces virus.

La moitié du succès, c’est avec vous !

Hors contexte sanitaire, une lutte préventive peut être mise en place pour réguler la densité de moustiques tigre. Cette lutte vise avant tout à réduire les populations de moustiques « à la source », en ciblant leurs lieux de développement : les gîtes larvaires. Les méthodes sont nombreuses mais seule une lutte intégrée (association de différentes méthodes) permettra d’obtenir le meilleur résultat. Il s’agit d’une lutte « de fond » dans laquelle chacun a un rôle à jouer. Elle implique la collaboration de nombreux acteurs dont les citoyens.

"

Téléchargement

Check list pour lutter contre le moustique tigre
 

Tous mobilisés pour lutter contre le Moustique Tigre !!

Bilan des actions depuis 2020

 

Depuis fin 2020, la municipalité, épaulée par les citoyens et élus de la commission extramunicipale transition écologique dans le cadre de notre labélisation « Territoire Engagé pour la Nature », a souhaité mettre en œuvre un plan d’actions afin de limiter les nuisances occasionnées par l’arrivée du Moustique tigre dans notre village.

Plusieurs actions ont été menées cette année, en partenariat avec le CPIE Terres Toulousaines, compétent dans l’accompagnement des collectivités sur cette thématique :

1-LA FORMATION DES ÉLUS ET AGENTS MUNICIPAUX À LA DÉTECTION ET AU TRAITEMENT DE SITES DE PONTE.

Un atelier mené en juin nous a permis une expertise et de construire un protocole de réponse utiles pour répondre efficacement aux sollicitations et signalements des monsois.

Quelques sujets que nous avons traités suite à vos questions :

 Une attention particulière a été donnée aux zones humides de la communes (fossés, bassins d’orage…) régulièrement signalées par les monsois comme des « zones à moustiques ». Après plusieurs expertises et au vu de la bibliographie, ces sites n’ont révélé que peu d’intérêt pour le moustique tigre (pas ou peu de larves observées). Néanmoins, la mairie a fait appel aux services compétents de la Métropole pour restaurer une bonne évacuation de ces ouvrages hydrauliques.

 Des retours ont également été émis concernant la capacité d’accueil des espaces verts en gestion différenciée comme gîte de repos.

Après contact avec des chercheurs, leurs retours vont dans le même qu’il « ne sert à rien d’éliminer la végétation qui sert de gîte de repos au moustique tigre (et à bien d’autres espèces d’insectes non nuisants qui jouent un rôle écologique de première importance !), la seule action efficace consistant à éliminer (ou assécher tous les 7 jours) les gîtes de développement larvaire qui permettent la prolifération du moustique tigre, i.e. les récipients artificiels (le moustique tigre ne se développera jamais dans les prairies inondables, les bassins de rétention ou les piscines). Au cours des 13 années que j’ai passé à étudier le moustique tigre sur le terrain, il m’est arrivé de rencontrer des habitants qui avaient rasé toute végétation et bétonné leur jardin pour limiter le nombre de piqûres, sans comprendre qu’ils avaient œuvré contre la mauvaise cible. Mobiliser la population contre les récipients en eau, là réside toute la difficulté de la lutte contre le moustique tigre. » – Guillaume LACOUR, Entomologiste médical chez ALTOPICTUS, en charge de la surveillance géographique du moustique tigre & surveillance épidémiologique en Occitanie.

2- LA CONDUITE D’ACTIONS DE SENSIBILISATION ET D’ACCOMPAGNEMENT DES MONSOIS DANS LA DÉTECTION ET L’ÉLIMINATION DES SITES DE PONTE DANS L’ESPACE PRIVÉ (JARDINS NOTAMMENT).

 Nous avons pour ce faire, proposé une visioconférence en mai 2021, une animation à destination des CM1-2 de Mme Joucla en juin et un stand d’information et pédagogique pour le forum des associations en septembre. La diffusion d’articles dans le Mons Info, sur le site internet et des flyers dans les boîtes aux lettres ont également pu informer le plus grand nombre.

Pour voir ou revoir la visioconférence animée par le CPIE Terres toulousaines en partenariat avec l’ARS Occitanie et le Graine Occitanie : https://youtu.be/L2sICWBkEIM

3- LA CONSTITUTION D’UNE “BRIGADE DU TIGRE”.

 Le groupe, constitué aujourd’hui de 11 monsoises et monsois volontaires, est ouvert à tous. Il s’est réuni à 2 reprises (en juin puis en octobre), accompagné par le CPIE pour réfléchir, prioriser et mettre en place des actions concrètes et participatives.

Pour consulter les bilans des réunions de la brigade, téléchargez les documents ci-dessous :

Compte rendu 1

Compte rendu 2

4- UN PIÉGEAGE EXPÉRIMENTAL SUR LA COMMUNE

La brigade a initié en 2021 une campagne de piégeage expérimental à l’échelle du village avec l’installation d’une dizaine de pièges pondoirs (BioGent BG-GAT). Les objectifs de ce piégeage expérimental sont multiples :

  • tester l’efficacité de ces pièges (économiques, sans bruit et sans émission de CO2 ni consommation d’électricité)
  • identifier des secteurs où les captures sont nombreuses pour rechercher les causes
  • identifier des périodes de captures importantes pour adapter la communication sur les bonnes pratiques à conduire chez soi et sur l’espace public.

En raison des nombreuses contraintes sanitaires liées à la COVID-19, le piégeage n’a pu être mis en place qu’à compter du mois de juillet et jusqu’à octobre, néanmoins, les résultats de ce test ont été plutôt satisfaisants.

Cette action a permis de mettre en avant :

  • un piégeage simple à mettre en place et déplaçable,
  • un entretien facile,
  • un coût raisonnable (entre 30 et 40€ / piège),
  • une efficacité rapidement visible (plusieurs dizaines de moustiques capturés chaque semaine) permettant d’identifier des pics d’infestation (à associer avec la recherche de gîtes proches),
  • un piégeage important tout au long de la période d’infestation.
  • une atteinte limitée sur la biodiversité (sélectivité importante pour les moustiques tigre).

FORTS DE CES CONSTATS, LA BRIGADE TRAVAILLE DEPUIS CET AUTOMNE SUR UN PLAN D’ATTAQUE POUR 2022 !

 A VENIR :

  • De nouvelles campagnes de communication sur la veille/réduction des gîtes larvaires
  • La continuité du piégeage sur l’espace public
  • L’étude et la mise en place d’un achat groupé de piège pour équiper les monsois et les inciter à piéger sur l’espace privé
  • De nouvelles actions de sensibilisation (conférence, atelier, stand au marché…)

Mais parce que la lutte ne peut être que collective, nous avons besoin de vous !!

 

 Pour participer aux actions de la brigade, contacter Mickaël NICOLAS, élu en charge du projet : m.nicolas@mairie-mons.com